William Gonin, quel a été votre parcours avant de rejoindre Interaction Santé ?
J’ai fait un baccalauréat STG, option communication et spécialité gestion des ressources humaines. À 18 ans, je savais déjà que je voulais entrer dans une école d’infirmier, mais je dois avouer que le monde de la santé m’impressionnait beaucoup, et je n’étais pas encore prêt à m’engager dans trois ans d’études paramédicales. J’ai donc d’abord suivi une classe préparatoire en langues étrangères appliquées, car j’avais des facilités dans ce domaine, avant de me réorienter vers un BTS en commerce international à Lyon, que j’ai obtenu. Pendant ma deuxième année, j’ai fait un stage à Londres dans une entreprise qui vendait des barres de fer. Après l’obtention de mon BTS, je suis retourné à Londres travailler dans cette même entreprise pendant un an.
De l’hésitation à la vocation : le choix d’une carrière dans la santé
Vous dites que le domaine de la santé vous faisait peur. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’avais peur de ce que représentaient les responsabilités dans le secteur médical et paramédical. Je ne connaissais pas encore bien le rôle des infirmiers, les relations avec les familles des patients, ou les différences entre le médical et le paramédical. Et puis, à 21 ans, je ne me sentais pas prêt à être confronté à des réalités comme la maladie ou la mort.
Comment s’est passée votre transition vers le domaine médical ?
Après une année en Angleterre, j’ai décidé de rentrer en France parce que mon travail là-bas ne me passionnait pas vraiment, et que j’avais un peu le mal du pays. J’avais toujours cette envie de travailler dans la santé, alors j’ai passé les concours d’infirmier, mais j’ai été mis sur liste d’attente la première année. En attendant, j’ai travaillé en tant qu’aide-soignant en EHPAD pendant environ un an et demi. L’année suivante, j’ai retenté le concours, je l’ai obtenu et j’ai pu entrer à l’école d’infirmier de Villefranche-sur-Saône. À la fin de mes trois années d’études, j’ai pu choisir mon service, et j’ai opté pour les soins intensifs en cardiologie.
Pourquoi ce choix de spécialité ?
Parce que j’avais le choix du service et les rotations de 12 heures me permettaient d’avoir un emploi du temps plus souple. Et puis, la cardiologie est un domaine passionnant. En soins intensifs, nous nous occupons que de quatre patients, ce qui permet un suivi beaucoup plus proche, contrairement à des services comme la chirurgie où le nombre de patients est plus important. J’avais aussi envie de me spécialiser et de devenir expert dans un domaine précis. J’ai travaillé dans ce service pendant trois ans, jusqu’au jour où une cardiologue m’a proposé de créer un service de télémédecine en cardiologie au sein de l’hôpital. Nous avons monté ce projet ensemble, et j’y ai travaillé pendant plus d’un an, en suivant des patients en insuffisance cardiaque à distance. C’était une expérience enrichissante, avec un volet d’éducation thérapeutique très important pour les patients.
Pourquoi avoir décidé de quitter l’hôpital ?
En fait, ce qui m’a fait quitter l’hôpital, ce sont les mêmes raisons qui m’ont poussé à y travailler. J’avais choisi le secteur public par engagement, pour être dévoué et disponible quand il le fallait. Mais au moment de partir, j’avais plus de 400 heures supplémentaires, parce que je revenais souvent en dehors de mes horaires. Devenir père m’a fait prendre conscience que je ne pouvais plus continuer à m’investir de cette façon, et j’ai ressenti le besoin de me consacrer davantage à ma famille. Pour ne pas subir cette situation, j’ai décidé de changer d’environnement professionnel, vers des conditions plus adaptées à ma nouvelle vie. J’ai alors pris un poste d’infirmier coordinateur pendant trois ans, où j’étais chargé du suivi à domicile de patients diabétiques et de la gestion d’une équipe d’infirmiers sur un secteur régional.
Une rencontre décisive : la transition du métier de soignant à celui de responsable d’agence chez Interaction Santé
Qu’est-ce qui vous a motivé à passer du métier de soignant à celui de recruteur ?
J’avais mis mon CV sur HelloWork sans intention particulière de quitter mon poste. Un co-acteur d’Interaction Santé Lyon est tombé dessus et l’a montré à Jérôme Née, directeur de la marque, qui m’a contacté pour un entretien en mai 2022. On a échangé pendant presque trois heures, et j’ai senti que Jérôme était vraiment investi, qu’il ne cherchait pas juste quelqu’un pour remplir un poste. De mon côté, j’avais aussi envie de découvrir un nouveau métier, toujours dans le secteur de la santé. L’intérim dans le domaine médical m’a paru être une belle opportunité !
Quelles sont vos missions aujourd’hui chez Interaction Santé ?
Je suis responsable de l'agence Interaction Santé à Mâcon, donc je gère l’équipe, je suis les résultats financiers, et j’assure la fidélisation des clients existants tout en prospectant pour en trouver de nouveaux. Même si je ne suis pas directement impliqué dans le recrutement, je garde un suivi quotidien sur nos co-acteurs intérimaires et les postes à pourvoir.
Vous aviez une initiation en gestion des ressources humaines grâce à vos études. Est-ce un domaine qui vous a attiré ?
Pas particulièrement, mais même à l’hôpital, j’avais cette ambition de devenir manager, de passer cadre de santé. Si j’avais continué à l’hôpital, c’était prévu que je suive une formation de cadre l’année suivante. La proposition d’intégrer Interaction Santé en tant que responsable d’agence m’a rappelé cet aspect du management que j’apprécie : avoir une équipe, les encourager et les soutenir. C’est un rôle qui me plaît beaucoup.
Comment s’est déroulée votre adaptation au poste de responsable d’agence ? Avez-vous rencontré des défis particuliers ?
Au début ce n’était pas évident car l’agence était toute nouvelle. Le jour où j’ai commencé, nous n’avions même pas encore de bureaux ! [rires] Il y avait un enjeu important : faire en sorte que l’agence trouve rapidement sa place et se développe bien. Après trois mois, nous avons recruté un chargé de recrutement, et l’agence s’est développée rapidement. Aujourd’hui, nous sommes quatre, et je suis assez fier de notre progression en deux ans.
En quoi votre expérience d’infirmier influence-t-elle votre approche du recrutement ?
Le fait d’avoir été soignant est une vraie valeur ajoutée. Les intérimaires sont tout de suite plus en confiance quand ils savent que je comprends leurs réalités. Pour eux, nous ne sommes pas juste là pour les placer dans un planning, je connais leurs besoins et leurs préférences. C’est rassurant aussi pour les clients, qui ont face à eux un interlocuteur vraiment sensibilisé à leur réalité de terrain. C’est un réel atout.
Quelles qualités, développées en tant que paramédical, vous servent aujourd’hui dans votre rôle de responsable d’agence ?
L’empathie, que j’ai énormément développée en tant qu’infirmier, me sert beaucoup même je dois parfois la tempérer. [rires] Ensuite, l’écoute et la bienveillance, que j’ai pu travailler à l’hôpital, sont aussi très utiles dans les échanges avec mon équipe, les clients et les intérimaires. Je dirais que ce sont des qualités essentielles pour mon poste.
L’avenir du recrutement médical : entre flexibilité et accompagnement personnalisé
Comment voyez-vous évoluer le rôle des recruteurs dans le secteur médical dans les prochaines années ?
Le rôle des recruteurs va devenir clé, car les soignants cherchent de plus en plus de flexibilité et de liberté. Ils veulent pouvoir choisir leurs horaires et leurs services. Nous allons devoir jouer un rôle de conseil et d’accompagnement pour les orienter dans leurs choix de carrière.
Comment voyez-vous les attentes des soignants vis-à-vis de leur carrière et de leurs employeurs ?
Ils sont de plus en plus demandeurs de formations et ne souhaitent pas nécessairement travailler pour de trop grands groupes de recrutement, qu’ils jugent trop souvent impersonnels. En tout cas, ce sont les retours que nous avons. Chez Interaction Santé, nous essayons de maintenir un lien humain avec eux, nous les invitons régulièrement à venir à l’agence pour des moments de convivialité, nous prenons régulièrement de leurs nouvelles... C’est ce qui nous permet de tisser des liens de confiance. C’est d’ailleurs cette proximité qui nous a permis de signer notre premier CDII en novembre dernier ! C’est un événement particulièrement positif et révélateur, qui montre que notre approche humaine et personnalisée répond aux attentes de nos co-acteurs intérimaires.